Pour la deuxième année, l’Observatoire wallon des loyers – réalisé le Centre d’Études en Habitat Durable de Wallonie – publie un portrait statistique complet du parc immobilier locatif privé et des loyers pratiqués sur le marché régional. Outil indispensable de la politique du logement, l’enquête annuelle sur les loyers est la méthodologie à la base de la grille indicative des loyers, prévue par l’article 89 du décret du 15 mars 2018 relatif au bail d’habitation et de son arrêté d’application du 25 avril 2019. Cette nouvelle édition 2020 du rapport sur les loyers exploite les données qui ont été collectées durant l’année 2019, puis modélisées pour permettre l’actualisation 2020 de la grille indicative des loyers (https://loyerswallonie.be/)

L’édition 2020 est également inédite grâce à la première comparaison de l’évolution annuelle des loyers détaillée sur un échantillon de grande taille et sans risque de sous-estimer les niveaux de loyers en Wallonie (SILC).

Quelles sont les grandes tendances de la location résidentielle en Wallonie ?

  • Le loyer mensuel moyen (hors charges) en Wallonie en 2019 est de 629,60 € (cf. Tableau 4). Par rapport au loyer moyen repéré en 2018 (616,35 €), cela représente une augmentation de 2,15%. Les loyers progressent plus vite que l’inflation (l’indice santé utilisé pour l’indexation des loyers était de 1,47% entre 2018 et 2019). Le loyer moyen observé en 2019 est supérieur au loyer médian (600 €). Le loyer moyen au mètre carré en Wallonie vaut 8,29 €. Le loyer médian est relativement proche (8,00 €/m²).
  • Parmi les provinces wallonnes, le Brabant wallon continue d’enregistrer le loyer moyen le plus élevé. Cela concerne tant le montant total que le loyer au mètre carré de la superficie habitable. En Brabant wallon, le loyer moyen est de 795 €, soit 165 € supérieur par rapport au loyer moyen régional. Les loyers moyens le plus bas sont observés dans l’arrondissement de Charleroi (549 €).
  • Seulement 0,2% du parc locatif privé wallon dispose des meilleurs labels A+ ou A++ et 1,1% du label A (cf. Graphique 68). Un logement sur onze affiche le label B et un logement sur sept le label C. Au milieu de l’échelle de performance énergétique, les labels D et E représentent chacun un logement sur cinq. Les plus mauvaises performances énergétiques touchent un tiers des logements loués. Ainsi, 12,4% des logements loués disposent du label F et 21,1% du label G. Les niveaux de loyers moyens selon le label énergétique reflètent aussi l’échelle allant du plus performant (A, A+ et A++) au plus médiocre ou énergivore (G). Ainsi, le loyer moyen diminue drastiquement de 893 € à 545 €, soit 39% d’écart, entre un logement de label PEB « A, A+, A++ » à « G ». Entre 2018 et 2019, l’augmentation des loyers moyens selon la performance énergétique concerne les classes A (+18,0%), B (+6,9%), C (+2,7%) et D (+6,0%). Même si les marges d’erreur imposent la prudence, la tendance générale d’une hausse des loyers sur les bons et moyens labels est intéressante à observer. À l’inverse, les loyers moyens des labels les plus mauvais (E, F et G) resteraient stables (voire en diminution). Il y aurait donc une « sanction » des locataires sur les biens de mauvaise performance énergétique.
  • Le revenu mensuel net moyen des ménages locataires auprès du secteur privé, selon l’enquête 2019, est estimé à 2.272 €. La part de loyer (hors charges) dans le revenu de ménages locataires est 31,4%, en moyenne. Ce taux d’effort locatif est distribué de manière très inégale entre les tranches de revenus. Ainsi, les locataires les plus pauvres (ayant le revenu inférieur à 1.000 €) paient plus de la moitié de leur revenu (53,6%) pour se loger.

Véritable tableau de bord complet de la location résidentielle privée en Wallonie, l’observatoire wallon des loyers – édition 2020 est un outil à destination des tous les décideurs, chercheurs et acteurs du logement.

Retrouvez le rapport complet sous ce lien.